L’AFCDP dévoile son « ?Observatoire du Métier de DPO ? »
novembre 2019 par Marc Jacob
L’association qui regroupe et représente les DPO (Data Protection Officer) publie la première édition de son « ?Observatoire du Métier de DPO ? ». Cette nouvelle initiative vient compléter une série d’actions prises ces dernières années par l’AFCDP concernant « ?l’employabilité ? » des DPO : lettre de mission, fiche de poste, charte de déontologie, job board dédié
2.800 embauches en année pleine
Sur la base du relevé du nombre d’offres postées sur une année pleine (soit 800), l’AFCDP estime le nombre total d’embauches en France en année pleine à 2 ?800 postes de Délégués à la Protection des Données ou assistants, sur la base d’une hypothèse de 30 % des postes publiés (marché ouvert) et 70 % de postes proposés dans le marché caché. Ce nombre est à rapprocher du nombre de DPO désignés officiellement auprès de la CNIL (la Commission publie en Open Data la liste des Délégués désignés). On en déduit donc que la majorité des Délégués sont désignés parmi les collaborateurs déjà en poste.
« ?Le réseau permet d’obtenir des informations sur le marché du travail. C’est également le moyen par excellence de faire savoir que vous êtes disponible et quel genre de poste vous intéresse, le but étant d’être au bon moment au bon endroit... et c’est exactement ce que font nos 6 ?000 membres au sein de l’association ? » indique Patrick Blum, Vice-président de l’AFCDP en charge de la Commission Métier.
Outre l’estimation du nombre annuel de postes, l’Observatoire du Métier du DPO, qui sera publié par l’AFCDP tous les semestres, comporte sept autres indicateurs : le nombre d’offres détectées chaque mois, la répartition par type d’offre, la durée des CDD, les répartitions par secteur géographique et entre privé et public, la « ?séniorité ? » du poste proposé et la qualité de DPO désigné auprès de la CNIL.
L’Observatoire du Métier de DPO dévoilé aujourd’hui par l’AFCDP est en lien direct avec le Job board gratuit et dédié au DPO créé il y a plusieurs années et qui sera prochainement enrichi de nouvelles fonctionnalités (dont la possibilité, pour les candidats, de se créer des alertes pour être averti de la publication d’offres dans un secteur d’activité ou géographique particulier).
« ?Nous travaillons actuellement à compléter cet Observatoire des informations relatives aux salaires proposés. Grâce aux sondages que nous menons régulièrement auprès de nos Membres, nous avons déjà une bonne idée des salaires et gratifications qu’il faut actuellement proposer pour attirer les jeunes talents et les stagiaires, mais notre ambition est de fournir des indications aux recruteurs et aux candidats sur les fourchettes de rémunération observées sur les postes senior ? » indique Bruno Rasle, Délégué général de l’AFCDP et initiateur du projet, « ?C’est le plus délicat, non seulement parce que – sans être une donnée sensible – le niveau de salaire est souvent un secret bien gardé dans notre culture latine, mais aussi parce que le plus souvent, le salaire du DPO est le reflet de son poste précédent ou de son poste principal quand il est à temps partiel sur cette fonction ? ».
La balance penche nettement en faveur des candidats
Il est frappant de noter que 74 % des postes de DPO publiés en octobre 2019 sont des CDI, contre 42,9 % pour l’ensemble des offres publiées pour tout métier en France. C’est le signe que la balance penche actuellement clairement en faveur des candidats.
Sans trop de surprise, on relève que 71,2 % des postes publiés en octobre 2019 sont situés en Île de France et que 80 % des offres sont proposées par le secteur privé.
« ?Il est également intéressant de suivre le ratio Senior/Junior ? » ajoute Bruno Rasle, « ?Actuellement, nous observons que 2,6 postes de junior sont proposés pour chaque poste de senior, ce qui confirme l’évolution que nous observons sur le terrain, avec des Délégués à la Protection des Données qui étoffent leur équipe en embauchant de jeunes juristes ou informaticiens pour les épauler ? ».
L’association prévoit aussi de formaliser un Observatoire similaire pour la Belgique, où elle a créé récemment un groupe de travail.
« ?Il faut rappeler que l’AFCDP a été créée en 2004 sur l’idée que le Correspondant Informatique et Libertés – précurseur de l’actuel Délégué à la Protection des Données – était un métier et pas seulement une fonction ? » rappelle Paul-Olivier Gibert, Président de l’association qui regroupe les professionnels de la conformité au RGPD, « ?et nous n’avons eu de cesse ces dernières années que de prendre une série d’initiatives qui concourent à l’employabilité des DPO. Nous sommes ainsi à l’origine de son code ROME, de la création de la toute première formation longue au niveau européen, de la formalisation d’une fiche de poste, d’une lettre de mission, d’une charte de déontologie. Cet Observatoire s’inscrit donc pleinement dans notre démarche ? » précise-t-il.
Rappelons enfin que l’AFCDP est très impliquée dans l’importante étude sur les DPO commandée par le Ministère du Travail et confiée à l’AFPA, avec le soutien de la CNIL et dont les résultats sont sur le point d’être publiés.